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Votre santé n’est pas que l’affaire des blouses blanches, mais d’abord la vôtre. |
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Mes parents, dont je suis l'aîné, ont mal calculé les choses et ont réussi à me mettre dans le mois de Décembre : mon anniversaire, ma fête, plus les fêtes de fin d'année. Entre mon anniversaire et ma fête, ma petite sœur, qui dirige ce site, m'a fait le cadeau du texte qui suit :
Pauvres de nous !...
(Décembre 2007)
En pleine période de fêtes, à l’heure où le gouvernement nous promet des mesures pour augmenter le pouvoir d’achats des Français, certains ont tendance à penser que la totalité des Français n’ont pas de difficultés financières. Car beaucoup prennent pour argent comptant les chiffres officiels, qui ne sont qu’une moyenne par rapport à l’ensemble de la population. Mais qui dit « moyenne », dit aussi qu’il y a, autour de cette « moyenne », une catégorie plus aisée …et une catégorie plus pauvre ! Cette dernière catégorie, on évite d’en parler officiellement. Et pour cause : ça saboterait le moral des Français, et mettrait en avant une lacune grandissante de ceux qui nous gouvernent… Mais quelle est donc cette fameuse catégorie (les pauvres par rapport à la moyenne) ? Et qui sont donc ses « nouveaux pauvres » ? Et pourquoi donc ces « nouveaux pauvres » sont-ils de plus en plus nombreux ?
Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas forcément des gens sans emploi à la charge de la société !! Il suffit pour s’en convaincre d’écouter ce qu’en dit l’association des « Restos du Cœur » : « Parmi les gens qui viennent aux Restos du Cœur, il y a de plus en plus de personnes ayant un emploi (même à temps plein), et qui ne s’en sortent plus financièrement ! » Ces « nouveaux pauvres » sont donc des travailleurs, avec un salaire qui tombe tous les mois. Mais alors comment est-ce possible qu’ils soient « pauvres », me direz-vous ? Tout simplement en étant au SMIC ou guère davantage, en ayant charge de famille …et un loyer à payer qui a augmenté de près de 40% ces dernières années !!
Pourquoi ces « nouveaux pauvres » sont-ils donc de plus en plus nombreux ? Tout simplement parce que : - les salaires n’ont pas augmenté (ou si peu), - les loyers sont maintenant d’un montant exhorbitant (il est loin le fameux 33% du budget total à ne pas dépasser pour le montant du loyer ! Personnellement, j’en suis à 63% sans avoir du tout un logement haut de gamme... et vous ?). Les chiffres officiels ont révélé une augmentation de 40% du prix des loyers, et les salaires n’ont pas augmenté proportionnellement (hormis notre cher gouvernant qui, lui, s’est octroyé une augmentation de salaire de 140%), - le prix de l’alimentaire a littéralement explosé depuis quelques mois (jusqu’à 20% à 25% sur certains produits de base : lait, farine, pâtes, œufs, sucre) ! Résultat : boucler son budget devient un véritable parcours du combattant quotidien …quand on y parvient encore !
Mais les « idées reçues » vont encore plus loin pour nous éloigner des cas concrets et de la vérité financière de certains Français. Alors, pour plus de clarté, prenons un exemple concret d’une famille figurant dans cette catégorie des « nouveaux pauvres ». Il s’agit d’une famille monoparentale : la mère élève seule ses enfants et travaille à temps complet. Son salaire est très légèrement au-dessus du SMIC, son loyer (pour un F5 tout ce qu’il y a de plus ordinaire) est de 800 euros. Déjà, on se dit que le SMIC moins 800 euros, ça ne laisse pas grand’chose pour payer le reste… A cela, beaucoup répondront : « oui, mais dans une famille monoparentale, les revenus sont augmentés par la pension alimentaire et par les allocations familiales ». Si vous pensez cela, vous avez faux sur toute la ligne !! Car, dans la réalité, les choses sont différentes : 1) la pension alimentaire n’est pas forcément versée, et il n’y a pas forcément d’aide de remplacement. Il suffit que celui qui doit payer la pension « disparaisse dans la nature », et vous ne toucherez rien, absolument pas un centime !! 2) les allocations familiales s’amoindrissent avec le grand âge des enfants. Lorsque ceux-ci arrivent aux études supérieures (celles qui coûtent le plus cher), vous ne touchez plus d’allocation de rentrée scolaire, et s’il ne vous reste que 2 enfants à charge, de 19 et 17 ans passés (par exemple), vous ne percevez que 179 euros par mois d’allocations …pas de quoi compenser le manque de pension alimentaire et « rouler sur l’or » !
Voilà pourquoi, personnellement, j’entre dans la catégorie des « nouveaux pauvres » que la France fabrique à tour de bras depuis quelques années… Petit salaire + 179 euros par mois, ça ne suffit pas à tout payer, et ça ne permet surtout pas de manger tous les jours tel qu’il faudrait pouvoir le faire ! A une époque où l’on nous bassine avec la campagne publicitaire « Mangez 5 fruits et 5 légumes par jour pour votre santé », j’aimerais bien que l’on m’explique comment je pourrais acheter ces fameux 5 fruits et 5 légumes par jour, vu le prix de ces aliments !! J’arrive déjà péniblement à me procurer une boîte de steaks hachés surgelés comme seule viande pour le mois, alors les fruits et légumes… Quant à la santé, mes revenus me permettent difficilement d’y accéder réellement, sachant qu’il faut faire l’avance des fonds pour les visites chez le médecin, la prise de sang ou la radiologie (sans parler du dentiste). Eh oui : le remboursement est une excellente chose que je bénis, mais encore faut-il pouvoir débourser la somme de départ… Exemple concret : après une visite chez le médecin généraliste (payée en octobre), il me fallait faire une échographie (pour laquelle je n’ai pu avancer les fonds qu’en novembre) et une prise de sang (que je ne pouvais payer qu’en décembre) : 3 mois d’étalement de dépenses, pour une seule personne de la famille… pourvu qu’il n’y ait pas d’épidémie de grippe ou autre à la maison !!
Le gouvernement a trouvé LA solution ! Sachant que la catégorie des « nouveaux pauvres » ne cesse de s’accroître, le gouvernement nous a annoncé SA solution : « Travailler plus pour gagner plus ! ». Si je reprends le cas de ma famille monoparentale, comment fait-on, en élevant seule ses enfants, pour faire les X heures supplémentaires nécessaires pour compenser la perte de revenus ?? Jouant déjà le rôle de la mère et du père (donc bricolage, mécanique et autres, en plus des tâches familiales et ménagères habituelles), je ne sais vraiment pas comment je pourrais « caser » les heures supplémentaires en question !! J’ai bien tenté, à une certaine période, de compléter mon salaire de travail à temps plein en journée en prenant un 2ème travail en soirée. Pour parvenir à gérer le tout (les enfants et la maison + les 2 postes de travail), la seule solution a été de ne dormir qu’une nuit sur trois. Les deux nuits intermédiaires étant utilisées pour effectuer les tâches repoussées par mon travail supplémentaire (paperasserie, ménage, repassage, raccommodage, cuisiner d’avance…). Ça paraît être une organisation géniale et une solution tout aussi miraculeuse, vu sous cet angle. Mais, hormis le fait que je ne voyais plus mes enfants le soir (2ème boulot oblige), la santé en prend un sacré coup ! Et, au bout de huit mois à ce rythme, on me diagnostiquait un cancer… Donc, « Travailler plus pour gagner plus », ce n’est pas forcément applicable, et ce n’est pas LA recette miracle, n’en déplaise à nos gouvernants !
Alors que font les « nouveaux pauvres » pour tenter de boucler leur budget ? Le superflu ne fait évidemment pas parti de leur environnement. C’est l’essentiel qui prime : - parvenir à garder un toit sur la tête (donc payer le loyer : 800 € par mois), - régler les impôts (et oui, même si l’on est classé en « non imposable », on n’en a pas moins la taxe d’habitation à payer : 53 € par mois), - régler les autres factures indispensables (EDF, GDF, téléphone : 200 € par mois, le gaz ayant lui aussi fortement augmenté) - payer les abonnements aux transports en commun : 87 € par mois (la voiture et l’essence, c’est devenu inabordable) - payer l’assurance (obligatoire pour pouvoir garder le logement) - payer la cotisation mutuelle (79 € par mois) Déjà, parvenir à payer tout cela, c’est un véritable défi !! …Et nous n’avons pas encore parlé d’acheter à manger, de se vêtir ou se chausser, ou de payer les X sommes demandées régulièrement dans les lycées pour l’achat de livres à étudier, de sorties obligatoires, j’en passe et des meilleures ! Conclusion : on mange peu, chez les « nouveaux pauvres » ! Et pour manger, on achète les articles « premier prix » (quand les hypermarchés veulent bien remplir ces rayons-là, qui sont de plus en plus souvent vides mais non réapprovisionnés, histoire de pousser à la consommation !). Pas de marques, pas de « petits plaisirs », juste et uniquement le basique et strict minimum : du lait, de la farine, des œufs, du sucre, des pâtes, et (quand c’est possible) une boîte de steaks hachés surgelés qui devra durer le mois entier. Inutile de dire que les « 5 fruits et 5 légumes par jour » préconisés, ça tient du mirage, Madame la Ministre de la Santé ! Car chez les « nouveaux pauvres », on mange peu …et on mange mal : quasiment jamais de viande, pour ainsi dire pas de poisson, pas de fruits, et pas de légumes (hormis les très très rares fois où ils sont bradés, c’est-à-dire quasiment jamais). …Et avec la franchise médicale qui vient d’être votée, nous allons forcément devoir manger encore plus mal (si c’est encore possible !). Merci, messieurs et mesdames les Ministres, de nous aider autant dans l’amélioration de notre pouvoir d’achats …c’est sûrement votre façon (très personnelle) de nous faire un cadeau de Noël ?? En parlant de Noël, je suis contente : cette semaine, j’ai réussi à trouver une bûche pâtissière de Noël pour 1,65 euro en magasin discount ! Génial : nous aurons tout de même une bûche pour faire un repas de Noël ! Oh, bien sûr, ce n’est pas du haut de gamme, mais, chez les nouveaux pauvres, on n’est pas difficiles, vous savez : on est déjà bienheureux d’avoir au moins quelque chose à mettre dans l’assiette ! Noël, ah la fête de Noël ! Fête familiale par excellence, où l’on voudrait que tous soient heureux ! On veut le bonheur et la joie pour les siens, bien sûr. On veut pouvoir leur offrir un joli cadeau, et que les sourires se lisent sur tous les visages. On veut que, dans le regard des enfants, brillent des étincelles de bonheur, en découvrant sous le sapin le cadeau joliment empaqueté et enrubanné… Que de joies à partager !!
Partager la joie de Noël… Ce devrait être inné (ça l’était autrefois…). Car si l’on pense aux siens pour cette période, pourquoi ne pas penser aux autres ? A ceux qui n’ont rien ou si peu, à ceux qui sont seuls, à ceux qui ont froid ? Lorsque mes enfants avaient encore des jouets (ils sont trop grands à présent), nous mettions un point d’honneur à « partager Noël » à notre façon. Chaque année, un mois avant Noël, les enfants faisaient le tri dans leurs jouets. Ceux qu’ils souhaitaient garder, d’un côté, et, de l’autre, ceux qu’ils ne voulaient plus, ou tout simplement qu’ils aimaient encore mais dont ils souhaitaient faire profiter d’autres enfants. Une fois le tri terminé, j’accompagnais les enfants pour déposer ces jouets dans une association qui se chargeait de les redistribuer à ceux qui en avaient besoin. Ainsi, mes enfants partageaient leur Noël avec d’autres, moins chanceux, afin qu’ils aient, eux aussi, un « vrai Noël » avec un cadeau. Car c’est ça, le « vrai esprit de Noël » : ne pas voir qu’entre ces 4 murs, chercher autre chose qu’un bonheur égoïste, et partager, distribuer la joie de Noël autour de soi. Il y a eu le « Siècle des Lumières ». Le XXIème est celui de la Pénombre : individualisme et égoïsme tuent quotidiennement. En cette période de fêtes qui commence, je fais le vœu que : vous, eux, chacun sur cette Terre, ait droit à la joie et la paix, que chacun puisse avoir un toit sur la tête et de quoi manger …et ne plus galérer quotidiennement pour survivre, tant bien que mal.
Fêter Noël, c’est bien. Le partager, c’est mieux !... ————— Bonnes fêtes à tous, A vous, votre famille, vos amis, …sans oublier tous les autres ! |
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