Votre santé n’est pas que l’affaire des blouses blanches, mais d’abord la vôtre.

Zone de Texte: Les Mains de Masseur

Les diplômes ne font pas tout !...

 

(Janvier 2008)

 

 

Depuis des années, j’allais, de temps en temps, environ deux fois par an, consulter un de mes maîtres en ostéopathie. Je donnais même ses coordonnées à mes patients qui avaient des problèmes de migraines, ou pour les nourrissons qui avaient besoin d’ostéopathie crânienne.

Mais mon confrère a eu l’idée saugrenue de partir en retraite l’année dernière…

J'avais mal suivi ma première formation dans le domaine de l'ostéopathie crânienne, à l'époque où j'ai rencontré mon épouse, allez savoir pourquoi… Il y a quelques années, j'ai donc refait une formation dans ce domaine, et nous avions comme enseignant un MKMC, masseur-kinésithérapeute Moniteur Cadre. Ce qui veut dire que cet homme avait en plus de son diplôme de kiné, une formation d'enseignant, de responsable de stage. Le fait qu'il soit enseignant en activité a posé quelques problèmes à des anciens comme moi, car de nombreux termes anatomiques ont changé, je ne sais plus en quelle année. J'avais apprécié ce stage et cet enseignant, mais je ne l'ai pas beaucoup mis en pratique, et je donnais occasionnellement les coordonnées du seul de mes maîtres toujours en activité. En juin 2006, j'ai eu droit à ma dernière consultation, et j'étais dans l'embarras pour la suite…

A l'époque de ce stage, j'avais cherché les coordonnées de cet enseignant, que je n'avais pas trouvé car son nom ne s'écrit pas comme il se prononce. En appelant un des participants au stage, j'ai pu avoir les coordonnées de cet homme, et j'ai même appris que son épouse était assistante d'une ostéopathe de la région qui a beaucoup écrit dans ce domaine et qui est connue sur le plan international. Avec ces informations plutôt rassurantes, j'ai donné les coordonnées de cet "expert" à ma sœur qui est migraineuse.

Au départ, il ne voulait pas que ce genre de soins soit couvert par une prescription de kiné, mais lorsqu'elle a donné mon nom, il a accepté.

Après une première séance, durant laquelle il ne s'est intéressé qu'à la région cervicale et au crâne de manière bizarre, elle a consommé plus de médicaments antimigraineux qu'avant…

Pour la deuxième séance, elle lui a fait quelques remarques qui n'ont rien changé dans sa manière d'agir. Le soir même, elle m'appelle, ce qui n'est pas dans ses habitudes. Il lui avait dit tellement de conneries qu'elle en était effarée. Des conseils du genre :

- pour mieux dormir, mettez une minerve !

- pour ne pas avoir d'ennuis avec le cou, aménagez votre poste de travail de manière à ne pas bouger la tête !

Pourtant tout le monde sait que le mouvement c'est la vie !

En complément, elle n'avait reçu aucun soulagement.

Vu que mes vacances débutaient le lendemain, nous avons décidé avec mon épouse de lui rendre visite pour réparer tout ça. Elle était si soulagée après mon passage, qu'elle n'arrêtait pas de bouger la tête, étonnée que ça bouge encore ! En plus, elle a si bien dormi ce soir-là, qu'elle s'est réveillée une heure plus tard le lendemain.

Elle eu du mal pour annuler son prochain rendez-vous chez son bourreau, et, au moment de la facture, il y eut une autre surprise. La somme à régler était supérieure aux tarifs des consultations ostéopathiques pour trois séances, et le remboursement prévu par l'artiste bien inférieur à la somme demandée…

Lorsque j'ai commencé à pratiquer l'ostéopathie, à l'époque où ces actes étaient des actes médicaux, interdits au kiné, je me suis donné un principe à respecter :

"Une personne que je soigne doit ressortir de mon cabinet, dans le pire des cas sans amélioration, mais sans aggravation."

Et parfois, il m'est arrivé de ne pas demander d'honoraires, si je ne pouvais rien apporter au patient, parce que le problème demandait une autre thérapeutique.

En ostéopathie, lorsqu'elle est bien comprise, on ne doit jamais traiter un problème localement, le corps humain est un ensemble.

Comme m'a dit un de mes maîtres à qui j'ai raconté cette histoire :

"C'est difficile d'expliquer à quelqu'un que ses migraines viennent d'une entorse de cheville, mais c'est possible."

C'est pourquoi je surprends parfois mes patients lorsque je leur dit :

"Peu importe l'endroit où vous avez mal, l'important est de savoir pourquoi et d'agir sur cette cause."

Il ne faut pas se fier aux diplômes exposés dans une salle d'attente, à la position centre ville d'un cabinet.

Pour être sûr de choisir un bon thérapeute, faîtes confiance au bouche à oreille : si vous avez plusieurs fois des compliments d'un praticien entendus dans votre famille, votre voisinage ou au travail, vous ne pouvez tomber que sur un Bon.

Je ne croyais pas, avant cette aventure malheureuse, que l'on pouvait enseigner, apparemment de bonne manière, et être très mauvais sur le plan pratique.

Dans les années 70, j'ai vu la différence entre les anciens enseignants et les moniteurs cadres qui sont arrivés. Les anciens répétaient presque bêtement ce qu'ils avaient appris dans le passé, ce qui fait que l'on avait des informations vieilles de plusieurs décennies. Les Moniteurs Cadre ont apporté des nouveautés et une manière différente d'aborder les choses car ils avaient presque tous une formation en ostéopathie qui n'était pas dévoilée. Mais ceux que j'ai connus à cette époque comprenaient ce qu'ils nous expliquaient. La preuve, le premier arrivé dans la région lyonnaise a terminé sa carrière comme directeur des écoles de kiné de Lyon et Villeurbanne.

 

 

Comme l’a chanté Vincent Baguian :

« J’en ai soupé de votre incompétence… »

(Paroles de cette chanson dans le « Quoi de Neuf ? » d’Octobre 2006)

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